Jet Force Gemini (N64)

Publié le par Le Hulk

Rareware, 1999
1 - 4 joueurs en simultané.










        Palsambleu ! Un infâme tyran interstellaire du nom de Mizar et son armée de fourmis de l'espace sèment la terreur dans la galaxie. Ils ont en particulier réduit en esclavage les Nounouss (dénommés Tribals en anglais),  une population de gentils êtres tout mignons, autochtones, qui jusqu'ici vivaient en paix sur la planète forestière Goldwood. Seule une bande de combattants est à même de les arrêter : l'inégalable équipe de la Jet Force, composée de Juno, sa sœur Vela et leur chien Lupus. Au début de la partie, vous incarnez Juno ; votre premier objectif consiste à libérer vos deux compères puis, une fois le trio réuni,  vous n'aurez plus qu'à délivrer tous les Nounouss, mettre une bonne dérouillée au vil Mizar, et découvrir le fin mot de l'histoire...





Le chef des Nounouss se languit sans ses loyaux sujets...
Observez bien les poutres au-dessus de lui...
 oh, mais je vois une réserve de vie !






        Dans la forme, le jeu revêt l'apparence d'un jeu d'action sur fond de plates-formes. Plus précisément, il s'agit d'un doom-like, mais à la troisième personne ; votre personnage a la possibilité de sauter, de ramper, etc. Dès le début de la partie, le jeu accumule les bons points : tout d'abord, les sensations de jeu sont assez extraordinaires. Dès les premiers affrontements contre les drones volants, on entre à corps perdu dans l'action, qui prend rapidement des proportions inimaginables : vite, je me cache derrière ce pan de mur pour éliminer furtivement les fourmis-snipers, puis je lance un Oeuf Surprise derrière les gardes munis de boucliers pour les faire exploser dans une allégresse tonitruante, ensuite je dézingue les drones vite fait bien fait avec ma Sulfateuse, et pour achever le spectacle, je sors mon magnifique Lance-Croquettes pour atomiser la méga-fourmi mastoc. Rarement un jeu de la Nintendo 64 n'aura été aussi vif, prenant et immersif : certaines scènes d'action me donnent le frisson rien qu'en y repensant. Quant à la réalisation, les développeurs de la Rareware ont encore une fois donné sa pleine mesure à leur talent : des univers futuristes dantesques comme le Croiseur Sekhmet aux terrains sauvages et hostiles telles Dune et Rith Essa, l'immersion dans l'aventure évolue croissant : on s'esbaudit même devant certains effets de lumière stupéfiants, dont notamment le sol-miroir du Palais de Mizar. J'ai gardé le meilleur pour la fin : les musiques ! Mêlant habilement l'ambiance hi-tech de la science-fiction et des envolées lyriques vertigineuses, sublimée par une orchestration cuivrée si intense qu'on s'en éclaterait la cervelle contre le papier peint, la bande-son, écrite d'une main de maître par Robin Beanland (l'un des compositeurs attitrés de la Rareware) fait partie des meilleures parmi toutes celles qu'il m'a été donné de connaître dans le domaine du jeu vidéo. C'est peut-être même LA meilleure.





Venez prendre votre giclée, bande de drones !
Ces ennemis sont coriaces et sournois, ne les sous-estimez surtout pas.
 A courte distance, la Sulfateuse est très efficace,
 surtout s'ils sont nombreux et regroupés.






       Bon, c'est une tuerie pour les sens, c'est génial, c'est Rareware. Mais c'est pas tout ! La progression générale dans le jeu suit une trame intéressante : une fois libérés, les trois coéquipiers suivent chacun un itinéraire qui lui est propre, jusqu'au point de ralliement au coeur du Palais de Mizar. Ensuite, ils auront tous les trois accès à la totalité de la galaxie, et pourront retourner fouiller les planètes visitées par l'un des deux autres, histoire de dénicher de nouveaux secrets. En effet, chaque protagoniste détient une capacité unique : Juno peut marcher sur la lave sans subir le moindre dégât, Vela sait nager en profondeur, et Lupus a la faculté de léviter pendant quelques secondes, afin de traverser de larges précipices. Trois aptitudes dont la maîtrise est nécessaire pour dégotter tous les objets, ainsi que les totems cachés, qui confèrent une option supplémentaire (personnage, arène, mode de jeu) en Multijoueur. Eh oui, il existe un mode Multijoueur, malheureusement moins marquant que l'aventure en solo. La vue à la troisième personne s'avère effectivement moins adaptée que la vue du style FPS, pour les death-matches : Jet Force Gemini ne peut donc pas rivaliser avec les deux Titans du genre, j'ai nommé Goldeneye et Perfect Dark. Toutefois, un mode de tir sur cibles ainsi qu'un jeu de course plutôt marrant ravivent l'intérêt du jeu à plusieurs. Il me reste également un ou deux petits griefs à mentionner, comme le fait que certaines armes soient nettement moins utiles que d'autres en solo, ou que le vaisseau spatial de Juno soit plutôt moche (celui de Vela, en revanche, a bien plus d'élégance). Mais s'arrêter à cela serait criminel, quand à l'évidence la réalisation générale est d'une qualité inouïe, l'immersion est phénoménale, et le plaisir de jeu total. De surcroît, l'alternance entre action, plates-formes et recherche est subtile et intelligente, l'histoire se pare de touches humoristiques bien senties et même d'un twist final sympathique, la difficulté demeure parfaitement dosée, et quelques mini-jeux sauront agrémenter votre voyage, pour couronner le tout. Bref, Rareware a encore frappé. Jet Force Gemini est une petite merveille, au même titre que la dizaine d'autres jeux issus de l'alliance Rareware/Nintendo, qui a fait la grande époque de la N64. Et dire que cette alliance n'est plus... une perte colossale.





Cette phase de plates-formes peut rapidement virer au cauchemar :
 n'hésitez pas à abuser de pouvoir de lévitation de Lupus.
 Pensez également à éliminer tous les gêneurs !






Ma note : 9/10

Publié dans Nintendo 64

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V
Un jeu génial, très riche, avec son lot de surprises et de passages délicats.
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L
Complètement d'accord. Si on me demande de faire la liste des meilleurs jeux de la N64, il y aura pas mal de softs Rareware dans le lot ! Malheureusement, ces excellents jeux nous rappellent également à quel point on regrette amèrement la fin de l'alliance Nintendo/Rare...
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N
Excellent !!!! Rare est un excellent développeur, ils ont fait des jeux magnifiques et inoubliables, dommage qu'ils ne soient plus chez nintendo
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