Soul Blazer (SNES)

Publié le par Le Hulk

Enix, 1992
1 joueur.










        Il était une fois un roi du nom de Magridd, hanté par son avidité à l'égard de l'or. Afin de satisfaire sa cupidité, il ordonna au Dr. Leo, illustre scientifique, de concevoir un engin permettant d'invoquer Deathtoll, le seigneur des forces du mal, dans le but de conclure un pacte avec lui. Ainsi, le roi recevra une pièce d'or pour chaque être vivant offert en sacrifice au démon. Bien évidemment, le monde se vida rapidement de toute créature. Courroucé par cette calamité, le Maître (une sorte d'entité divine) envoya son fidèle serviteur, un individu à l'apparence humaine venu des cieux, pour combattre le mal et restaurer la vie sur terre. Une fable bouleversante commence...





Il n'y a pas si longtemps, tout ceci n'était que ruines et décombres.
 Si tout est restauré, c'est grâce à moi !
 Ce château a de l'allure, vous ne trouvez pas ?






        Le joueur atterrit donc en plein cœur de Grass Valley, anciennement un village paisible, actuellement un vaste champ de ruine. Ni une ni deux, on se rend dans les souterrains livrer nos premières batailles, épée à la main. On constate que ce petit RPG de 1992 se pare d'une jouabilité plutôt sommaire : le bouton B sert à asséner des coups d'épée, et le Y permet d'employer la magie. Rien de plus simple ; il n'est même pas possible de se déplacer en diagonale. Les graphismes, variés et agréables, développent des environnements intéressants et recherchés : que ce soit au niveau des marécages, de la salle des machines ou des fonds marins, on ne tombe jamais dans les clichés du genre. Les musiques sont enlevées et insufflent de la personnalité à l'ensemble, en dépit de leur manque de richesse instrumentale. Dans ce beau tableau, seuls les sprites déçoivent quelque peu, par leur petitesse ; le héros n'est pas follement charismatique (on ne sait jamais s'il s'agit d'un humain, tout compte fait), et l'apparence des monstres et des boss laisse quelquefois à désirer. De surcroît, les comportements ennemis sont parfois peu évolués, et la gestion des collisions est inexistante (si le héros ou un monstre se fait toucher, il ne subit aucun recul, ce qui peut dérouter au départ). Toutefois, ce qu'il faut retenir de Soul Blazer, c'est tout d'abord son principe de base : les lieux infestés d'ennemis sont jalonnés de nombreux "Monster Lairs" (repaires de monstres), matérialisés par des petits vortex roses. Lorsqu'on vainc toutes les créatures provenant d'un Monster Lair, un événement se déclenche : un passage s'ouvre, un nouvel élément apparaît, ou dans le meilleur des cas... un être vivant est libéré. Les humains et animaux ainsi délivrés peuvent, comme dans tous les RPG, fournir des objets ou des renseignements précieux. La progression dans le jeu se fait donc à deux vitesses : d'une part on massacre des monstres, d'autre part on restaure peu à peu le village (ou la forêt, ou la cité marine... cela dépend d'où vous en êtes dans la partie !), et ces deux lignes directrices ont le bon ton d'interagir l'une avec l'autre. Une sacrée bonne idée, qui a pour conséquence de tuer dans l'œuf la monotonie de l'aventure. Ajoutez à cela une intrigue captivante (la résurrection du royaume passe d'abord par la recherche du Dr. Leo, et des pierres permettant de pénétrer dans le Monde du Mal),  et même un bâton magique permettant de voyager dans les rêves des personnages endormis (génial !), et vous obtiendrez un RPG pas comme les autres, dans la forme comme dans le fond.





Le sanctuaire du Maître. Placez-vous sur la dalle orange
 pour prendre conseil auprès de votre mentor : il remplira votre barre de vie,
 et vous permettra de sauvegarder et de changer de zone.
 Ce lieu constitue le pivot du jeu.






        En vertu de toutes ces qualités, on pardonnera aisément la sobriété du jeu en matière d'équipements et d'objets, ainsi que le manque de pertinence du système d'expérience : la quasi-totalité des ennemis n'est combattue qu'une seule fois, ce qui ne laisse aucune place au level-up sauf à la toute fin du jeu. Cette simplicité, et ce côté un poil dépouillé, sont finalement à placer au crédit de Soul Blazer, qui de ce fait constitue un tremplin idéal pour le néophyte désireux de faire ses premiers pas dans le club fermé des RPG. Néanmoins, le gamer confirmé aurait tort de faire l'impasse. En conclusion, ce jeu propose un concept original, un univers à part, mais une réalisation jeune ; c'est précisément ce qui me retient d'attribuer une note supérieure. Mais pas de panique, deux séquelles se chargeront de faire évoluer ce thème de la résurrection du monde : le déchirant Illusion of Time (1994, intitulé Illusion of Gaia en version anglophone) et le fabuleux Terranigma (1996). Une trilogie à nulle autre pareille.





Prenez garde à ce saurien cracheur de feu : il surgit sans prévenir !
Ces dalles orangées sont des Monster Lairs clos. Trouvez-les tous !





Ma note : 8/10

Publié dans Super Nintendo

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